L'accueil est la première composante de la tradition japonaise. Le partage délicat, reconstituant et poétique du thé demeure l'un des quelques grands emblèmes de la vie quotidienne au Japon. Mis en scène au cours de la cérémonie du thé, il est appelé Sado ou Chyanoyu. Le thé, en lui-même, ne constitue qu'une partie de la manifestation. Les jardins japonais, les fleurs, la musique, l'espace lui-même y ont une place prépondérante. Chaque élément doit être à sa juste place afin de créer une harmonie du lieu. Accumuler et transmettre, lors de cette occasion, les connaissances de la céramique, de l'art floral (ikebana), de la peinture, de la poésie (haiku), de l'art du jardin zen, est un impératif.
Cette beauté simple et brute s'exprime en japonais par deux mots: wabi 侘 et sabi 寂. Ils décrivent un état de sobriété, de simplicité et de dépouillement. Dans cet esprit, le maître de cérémonie doit témoigner de sa maîtrise de l'environnement et de l'esthétique des céramiques choisies afin d'élever au rang d'art la cérémonie du thé. Le maître de thé est directement impliqué dans le choix des couleurs et de la forme des céramiques constituant les différentes pièces de l'art du thé: bols, jarres, et vases, etc. Elles sont ainsi considérées comme des objets de vie.