Le Takatori Yaki est né dans l'un des sept fours créés par Enshû KOBORI en 1630. L'esthétique du Takatori Yaki porte sur une diversité unique de couleurs au sein de la céramique japonaise: bleus, marrons, verts, toutes couleurs créées à partir d'éléments naturels issus de la nature japonaise. Les formes des céramiques sont également fondées sur une observation de la nature.
Leur mise en oeuvre suit un code très strict, dont l'utilisation du feu de bois pour la cuisson. Les pièces de thé Takatori Yaki par Hekizan ONIMARU font partie des collections des temples zen au Japon, dont les temples Ginkaku-Ji (Temple d'Argent) et Daitoku-Ji à Kyôto.
L'histoire du Takatori Yaki commença par la construction du fourneau (=atelier de potier) « Takuma » au temple Eiman-ji qui était situé au pied du mont Takatori (Fukuoka). Ce fourneau fut construit sous l'ordre du samouraï Nagamasa KURODA, lequel venait de revenir au pays après s'être battu à la guerre dite Bunroku-Kelchô- no-éki. Cette guerre dura de 1592 à 1598 et se deroula dans la péninsule coréenne d'ou Kuroda ramena avec lui le potier coréen Hatchizan.
Par la suite, de nouveaux fourneaux furent construits: le fourneau Utchigalsso dans la ville de Nôgata, le fourneau Tôjindani dans la ville de Yamada, le fourneau Shirakiyama dans la ville d'lzuka et d'autres encore par la suite. Dès lors, on commença à fabriquer la poterie pour le thé selon les instructions du maître de thé Enshû Kobori. Et ainsi naquit le Takatori Yaki, que les gens de l'époque allaient appeler le Takatori Enshû.
Le Takatori Yaki était caractérisé par une céramique mince, ce qui lui donnait un aspect élégant, influencé par l'idée de beauté telle qu'exprimée par Enshû et nommée kirei-sabi. L'histoire de la ville de Koishiwara, connue poursa poterie, commença à cette époque. Ainsi, pendant la période Kanbun (1661-1673), la poterie pour le thé était réalisée à Tsuzumi, et celle pour la vie quotidienne à Sarayama-Nakano (deux quartiers de Koishiwara).
La poterie pour le thé réalisée à Koishikawa donna alors naissance au fourneau officiel de Kuroda-han (circonscription de la famille du samouraï Kuroda), dans la région de Fukuoka. La poterie de Koishiwara-l'un des sept fous d'Enshû-était alors très appréciée par de nombreux maîtres de thé et continue à l'être aujourd'hui. Sur les terres de Koishiwara, où l'on pouvait admirer la montagne sacrée Hiko-san, mon grand-père, Setsuzan, étudia et travailla ardemment et avec persévérance afin de reconstituer la technique du Koishikawa-Takatori et finit par réussir à reconstruire un fourneau opérationnel. J'ai alors beaucoup travaillé, ayant tiré les leçons des efforts fournis par mon grandpère, et j'ai appris, grâce à mon père et maître Hekizan le premier l'attitude appropriée et la droiture nécessaire au métier de maître-artisan. J'eus par la suite l'honneur de me voir attribuer le nom de Hekizan le second par le seigneur du temple Daltoku, Myôho Takada.
De plus, l'ancien seigneur du temple Daitoku, Kômeï Hotani, me fit l'honneur de donner un nom à ma maison de thé (lieu destiné à la cérémonie du thé). Dès lors, elle fut appelée Tchôsetsu-ken (la maison où l'on entend la neige). Fort de cette reconnaissance, je m'applique à créer un style moderne de Takatori Yaki, mais qui suivra les techniques de fabrication traditionnelles. Je tâche de garder la technique de cuisson au feu de bois et nous réalisons nos oeuvres avec passion. J'espère que ces oeuvres vous permettront d'embellir votre quotidien.